Les temps du sport : essai de compréhension

Résumé

Les sports collectifs de «tradition masculine » véhiculent toujours en France des représentations sociales stéréotypées. Des dessins d’enfants le confirment : footballeur actif et jonglant avec le ballon, footballeuse statique affublée de vêtements inadaptés. Pour les pratiquantes, ces A.P.S. constituent le cadre d’expériences enrichissantes, mais ambivalentes. Souvent bien acceptées avant la puberté lorsque la pratique mixte est tolérée, les vécus se dramatisent avec l’âge et l’expérience de l’équipe unisexe féminine. Les joueuses vivent une double marginalisation : exclusion du groupe sportif masculin et mise à l’écart des comportements dominants le groupe sexuel de référence (les jeunes filles). Cette double contrainte induit, souvent, des abandons douloureux de trajectoire sportive : les tentatives de retour restant délicates. Les joueuses prolongeant leur trajectoire sportive renforcent l’identité de l’en-groupe sportif féminin par des comportements de résistance, voire de domination féminine, au cœur même d’espaces masculins comme les bars où se déroulent les troisièmes mi-temps.