[INEDIT] Observations non-systématiques dans l’Océan Indien

Observations non-systématiques dans l’Océan Indien

Services touristiques au cœur de l’Océan indien aujourd’hui sur l’île de Dhathuru[1]. Prolégomènes à une analyse approfondie.

Résumé

L’offre touristique dans des destinations vendues comme des paradis sur terre est analysée ici à partir d’un séjour récent au cœur de l’océan indien, sur une île des Maldives. Les notes prises au cours et depuis ce séjour prennent la mesure de l’organisation des services aux personnes. Elles soulignent l’arrangement des relations entre touristes et hôtes, entre touristes et personnels de services. Les routines et les anicroches dans cette organisation sont exposées pour mieux cerner les avantages d’une compréhension sensible des relations touristiques dans le cadre d’une offre de séjour all-inclusive.

Mots clefs

tourisme, services, all-in, sociologie

Abstract

The tourist offer from destinations marketed as paradise on earth is analyzed here from a recent stay at the heart of the Indian Ocean, on an island in the Maldives. Taken during and since this trip the notes analyze the organization of services for people. They emphasize the arrangement of relations between tourists and hosts, between tourists and personnel services. The routines and glitches in this organization are exposed to better understand the benefits of a sensitive understanding of tourism relations within an all-inclusive stay.

Key Words

tourism, services, all inclusive, sociology

Le tourisme n’est pas une activité anodine. Les relations nouées dans ce cadre ne sont, sans doute, pas transposables ailleurs. Surtout, toute interaction entre alors dans le cadre d’un service organisé, anticipé, rôdé au fil des années, suivant les équipes et le management mis en place. Les connivences, voire les amitiés émergeant dans ce contexte touristique sont différentes de celles qui se développent dans d’autres contextes. Les pratiques managériales pourraient avec profit intégrer ces éléments sensibles, affectifs et amicaux qui peuvent colorer les relations entre touristes et hôtes, ou, a contrario, prendre en compte les incompréhensions, les inimitiés, voire les hostilités plus ou moins larvées entre eux.

À un niveau plus global, les échanges touristiques peuvent permettre de mesurer les rapprochements possibles et surtout organisés entre Orient et Occident puisque le théâtre touristique ici concerne les îles maldiviennes au cœur de l’Océan Indien, notamment une île particulière (dénommé ici Dhathuru)… Les îles Maldives ont ceci de particulier qu’elles offrent une stricte ségrégation géographique entre les îles habitées par les Maldiviens et les îles organisées et accueillant les touristes. Peu d’îles mixent les populations locales et étrangères à part l’île de la capitale, Malé, et certaines visites organisées sur les îles de pêcheurs[3]. Les échanges entre touristes et hôtes passent donc essentiellement dans le cadre de services aux personnes. Avec le tourisme dans une zone telle l’océan indien les relations interculturelles sont immédiatement convoquées. Car cet ensemble d’îles – près de 1200, dont seulement 200 sont habitées toutefois ! – a connu des périodes (pré)historiques hindoues ; ensuite, il a été influencé par les invasions, appropriations ou/et colonisations arabes, portugaises, puis britanniques. Au XXème siècle, après plusieurs sultanats islamiques les Maldives demeurent sous protectorat britannique. L’Islam constitue une religion d’Etat, toute autre croyance est interdite aux Maldiviens, aujourd’hui encore ; les touristes, eux, peuvent adhérer à d’autres religions dans la mesure où les manifestations demeurent strictement privées. Hormis quelques femmes musulmanes voilées, nous n’avons observé aucune forme de manifestations ou effigies religieuses durant notre séjour[4]. Les îles sont désormais gouvernées dans le cadre d’une république, dont la pêche et le tourisme sont les ressources principales. Cette géographie et cette histoire complexes renforcent l’intérêt même de ces brèves observations in situ, surtout dans le contexte contemporain de tensions religiogéopolitiques internationales.

Que peut nous apprendre une expérience touristique singulière en termes de gestion des ressources humaines et matérielles ? Cette première expérience au milieu de l’Océan Indien guide les prémices d’une réflexion sur les tensions et satisfactions générées par les services aux personnes dans ce contexte singulier. Dans un premier temps nous évoquons un cadre synthétique des analyses touristiques, puis le contexte géographique et ses contraintes, ensuite le poids du service « tout compris » (all inclusive), enfin, des éléments de l’organisation des services et leurs répercussions sur ces expériences touristiques récentes…

Débats touristiques

D’une manière trop dichotomique, le débat scientifique à propos du tourisme est simplifié entre d’un côté, certaines critiques virulentes, qui ne sont pas neuves (Burgelin, 1967). Elles soulignent que l’activité touristique génèrerait les plus mauvais côtés de l’être humain, avec des conséquences parfois dramatiques pour les territoires, les environnements ou les relations humaines et sociales (cf. Michaud, 2001 ; Proulx, 2006). Or, les îles Maldives possèdent le triste record de la plus grande île de détritus au monde, dénommée officiellement Thilafushi, et plus couramment Rubbish Island. Paradoxe touristique parmi d’autres, elle est très proche de Paradise Island. Certains des sites de pêches organisées la nuit régulièrement sont tout proches de cette fameuse île déchetterie dont une fumée épaisse jaillit continument… Sur l’île où nous avons résidé, les touristes, heureux pêcheurs de nuit, pouvaient manger leur propre pêche issue de cette zone écologiquement critique… en payant toutefois le repas dans un restaurant présenté comme « italien » (?)…

Le nom d’origine de l’île, bien réelle, était Thilafalhu dont une traduction pourrait être « récif lame » en raison sans doute de son étroitesse. Pourtant, il ne s’agit pas d’un récif mais bien d’une terre émergée puisque les déchets reposent en partie sur ce sol lorsqu’ils ne se déversent pas en raison des encombrements directement dans l’océan. Une traduction de Thilafushi pourrait être « récif de boites »… mais aussi sans doute avec ironie « récif avec beaucoup de cocotiers »… L’exportation des déchets métalliques notamment vers l’Inde constitue une « manne » depuis plusieurs années déjà pour des investisseurs privés ; mais la privatisation de cette décharge en 2008 n’a pas amélioré la situation salariale et sanitaire des travailleurs bangladais et de l’écosystème alentour. Par contre, la présentation de cette industrie en cours de développement ferait pâlir toute entreprise (cf. http://www.tcl.com.mv/abouts/overview.html).

Les prospectus distribués aux touristes indiquent depuis lors la part de responsabilité des touristes… à partir d’un chiffre qui semble fonctionner comme un fétiche : 3.5kg de déchets par jour et par touriste. Ce chiffre apparait très largement sous-estimé (au moins du simple au double)…

D’un autre côté, les effets positifs du tourisme sont précisés comme la production et le maintien d’une identité locale, voire nationale (Furt, Michel, 2006 ; Peyvel, 2007). Cette indication est intéressante dans le cadre de la dispersion des îles maldiviennes, parfois distantes de plusieurs centaines de kilomètres (800 kms des îles les plus au nord aux îles les plus au sud). Maintenir une identité nationale dans ce contexte insulaire épars est pour le moins délicat. Le tourisme peut faciliter ce processus dans la mesure où il offre du travail pour des Maldiviens, mais aussi pour d’autres nationalités… incitant en quelque sorte à une ouverture sur le monde, sur les marchés.

Entre les deux conceptions extrêmes du tourisme et de ses conséquences, une palette d’actions et de réflexions, dont certaines tendent à concilier les différences, et notamment à mettre en œuvre des relations plus équilibrées et mieux comprises entre les touristes et leurs hôtes (Valayer, 1993 ; Amirou et al., 2005). Les effets d’acculturation ou d’exploitation sont précisés, de même que les profits sous toutes leurs formes de ces échanges commerciaux particuliers qui relèvent des pratiques de loisirs et de voyage. Les activités touristiques dans leur variété sont par conséquent largement ambivalentes, mais elles permettent de préciser l’engagement ou non des parties prenantes de cet échange si particulier (Giblin, 2007). Notre focale sociologique sur le corps et ses usages parcourt l’ensemble des notes prises au cours et depuis ce séjour unique.

Travailler et se prélasser sur une île isolée

Le service aux personnes dans un cadre touristique insulaire exige-t-il des compétences spécifiques et par conséquent un management particulier[5] ? Surtout dans une société au passé colonial important et une dispersion géographique forte comme les îles Maldives servir des étrangers engage spécifiquement un questionnement sur les relations entre touristes et hôtes. D’une part les touristes viennent forcément de loin, d’autre part les personnels eux-aussi proviennent d’autres îles, voire d’autres pays plus ou moins limitrophes. Le caractère étranger de tous les protagonistes sur un espace touristique restreint combine les relations toujours dissymétriques, pour ne pas écrire, inégalitaires, entre un/des touristes et un/des personnels de service. Ces relations prennent des contours particuliers dans la mesure où le plus souvent les touristes ne disposent pas dans leur vie quotidienne de serv(it)eurs à leurs côtés, et surtout à leur domicile. Ils ne sont donc pas servis et habitués à être servi par les mêmes personnes (cf. infra) au jour le jour dans leur intimité domestique. Cette nouveauté peut conduire à des satisfactions ou au contraire à des insatisfactions sur des manières de faire différentes (de servir, desservir, de saluer, de nettoyer un rebord de table, de sourire à soi, à une conjointe, etc.). Notons que l’élitisme des tourismes actuels ne recouvre pas l’élitisme qui avait cours il y a quelques décennies, a fortiori quelques siècles. Il ne s’agit plus de grands tours ou d’expéditions à visée plus ou moins colonialiste (Boutier, 2004). Néanmoins, l’éloignement géographique de l’archipel et le faible nombre d’aéroports d’envergure (3) occasionnent obligatoirement des frais de transports élevés, quel que soit le lieu de résidence des touristes (les Emirats Arabes Unis avec Abu-Dhabi sont à plusieurs heures de vol, et le Sri Lanka et Colombo également), mais aussi quel que soit le lieu de résidence des personnels de service. À l’intérieur de l’archipel, les navettes par bateau (de couleur bleue aisément reconnaissable en mer) mettent plusieurs jours lorsqu’un vol en hydravion réduit les distances à quelques minutes, ou au plus quelques heures… Les inégalités de ressources affleurent ici brutalement. L’un des jeunes serveurs du bar principal de l’île nous a précisé mettre trois jours de chez ses parents pour rejoindre en bateau-bus l’île où il travaille, située plus au nord ; ne disposant que d’une journée de repos hebdomadaire, ce dernier consiste en un déplacement sur l’île principale distante d’une demi-heure pour rejoindre sa petite amie. Ses retours à la maison pater/maternelle sont donc très improbables au cours d’une année, renforçant la double impression d’éloignement de la famille (avec pour corollaire une liberté peut-être accrue de comportements…) et de « sortir de chez soi »/« s’extraire » de sa condition sociale première… Demeure probablement aujourd’hui parmi les catégories sociales qui travaillent et celles qui voyagent loin de chez eux à grands frais une fonction socialisatrice du déplacement hors des contrées habituelles. Difficile de nier par exemple un désir d’élargissement, voire d’internationalisation des relations ou des horizons ludiques, si ce n’est des horizons professionnels pour soi ou ses enfants (Wagner, 2007). Il n’est que d’évoquer ici l’intérêt porté par ce jeune serveur de 22 ans à la fin de notre séjour pour rester en contact avec nous à partir de son téléphone portable perfectionné, toujours connecté sur le monde… même lorsqu’il est en service de clientèle. Il nous a précisé vouloir reprendre des études d’arts plastiques, et venir à Paris (!). À cette évocation, nous n’avons pu nous empêcher de lui demander les conditions matérielles d’une telle reprise (coûts d’inscription, montant des loyers sur la seule île disposant d’une université, etc.). Devant le tarif des frais d’inscription, et au regard de son travail de serveur, notre moue dubitative l’a renseigné sur les difficultés auxquelles il allait, sans doute, être confronté…

Après avoir indiqué l’édifiant record d’île poubelle (de plus de 7km de long sur 200 mètres de largeur, à raison de 330 tonnes supplémentaires par jour !) ce qui frappe aux premiers abords lors de l’arrivée sur une île touristique de ce type, c’est l’ordonnancement impeccable. La propreté des bâtiments, des espaces verts, des plages, des pontons… et des personnels de service est tout simplement irréprochable. Sans être luxueux à ce niveau de réservation all-in (cf. infra), l’ensemble est tout à fait agréable : les perceptions des touristes sont soignées que ce soit la vue, l’odorat, l’ouïe, etc. Rien n’est laissé au hasard, quoique… Nous avons eu la désagréable surprise de sentir à notre arrivée l’odeur tenace du produit d’entretien des bois exotiques, allégrement badigeonné sur les poutres du hall d’entrée par du personnel attitré (avec une tenue vestimentaire spécifique, une chemise bariolée). Nous avons « bénéficié » de cette odeur en attendant les clefs du bungalow et alors même qu’un problème de transmission d’information quant au caractère all inclusive de notre séjour était en jeu. Le service d’un cocktail de bienvenue (un rituel quasi universel sur la planète touristique) n’a pas contrebalancé cette faute de goût olfactif au milieu des orchidées en fleurs, habilement ajoutées-ficelées aux troncs des cocotiers bordant les allées principales et caressant les narines des promeneurs et des personnels.

Les premières impressions lors d’une interaction humaine sont considérées comme fondamentales suivant un modèle de psychologie un peu désuet. Pour les touristes habitués à ce type de services (échelonné et hiérarchisé en nombre d’étoiles attribuées à chaque hôtel), rien que de plus normal. Le hall d’entrée de notre hôtel affichait ostensiblement une plaque stipulant une récompense internationale récente (2013), reçue pour la qualité des services offerts et rendus. Nous nous sommes souvent interrogés sur ce soin extrême apporté à ces détails matériels censé en mettre plein la vue (plein les sens en fait) aux touristes de passage… et sur les entorses à cet ordonnancement. L’eau turquoise dans le petit port d’arrivée existe… grâce à une digue artificielle du plus mauvais effet lorsque les touristes résident (bien malgré eux) de ce côté-ci de l’île. Cette digue qui borne l’horizon de ces bungalows clôt un grand aquarium et permet aux poissons et autres raies largement domestiquées de venir se restaurer aux heures prévues sans avoir à frayer au large (cf. infra)…

En nous promenant autour de l’île nous n’avons pas pu ne pas remarquer la différence entre les bâtiments résidentiels à usage des touristes et ceux qui sont attribués aux personnels ; ces bâtiments sont largement camouflés au milieu du jardin intérieur de l’île qui ressemble par endroit à une jardinerie avec ses boutures en pots, en jardinières plus ou moins rustiques (parfois ce sont des pots de peinture usagés qui font office de pots de fleurs dans cette réserve). Par conséquent, les restaurants, bars, spas, bungalows plein de charmes en bordure d’océan s’opposent aux bâtiments fonctionnels à plusieurs étages alloués aux personnels quasi-obligatoirement résidents sur place. Surtout, il est impossible de ne pas remarquer les grandes glaces de plain-pied disposés entre les palmiers et cocotiers à même la pelouse, sur le trajet entre ces bâtiments de personnels et les espaces pour touristes. Elles permettent, avant d’entrer en scène/service (Goffman, 1973), à chacun des membres du personnel de vérifier la propreté de son pantalon, le bon ordonnancement de son uniforme, de sa chevelure (camouflée pour une seule des femmes de service, nouvellement arrivée pour son premier engagement professionnel !), etc. Les tenues des personnels sont aussi différenciées entre les serveurs (couleur orange, avec une exception notable pour un serveur du restaurant dévolu au seul tea time-brunch qui arborait une tunique bleu ciel !), les cuisiniers (classiquement en blanc), les responsables des salles (jaune orangé), les jardiniers (bariolé de vert et bleu), les veilleurs de nuit (couleur sable), etc.

La qualité du service se mesure à certains détails. Ainsi, nous avons eu loisir d’observer cette véritable institution qu’est le temps dévolu au thé, héritage britannique. Les rares touristes s’octroyant ce temps de pause étant particulièrement chouchoutés par les personnels ensuite. Verser l’eau chaude infusée de thé, délicatement et lentement, prend les allures d’un cérémonial. Les conceptions culturelles là encore peuvent diverger. Demander du lait froid pour agrémenter le thé ne peut se faire aux Maldives que sous la forme d’un nuage de lait. En réclamer davantage apparait manifestement comme une étrangeté, si ce n’est une faute de goût…

Le service all inclusive[6]… producteur d’insatisfactions

Réserver un produit touristique all inclusive permet aux futurs touristes de se décharger d’un ensemble de tâches quotidiennes : achats des produits alimentaires, préparation des repas, vaisselle, gestion des déchets, lavage du linge, nettoyage du lieu de résidence, etc. Le constat récent est que ces tâches semblent d’autant plus déléguées que le coût de la main d’œuvre est bon marché dans les/ces enclaves touristiques (Auvray, 2012).

Il s’agit de forfaits – des « prestations forfaitisées » dans le jargon (Duterme, 2006, p. 16) – tout compris, sachant que des limites entachent cette option. Les analyses les plus virulentes concernant ce type de produits parlent d’un tourisme « carpette » (Lechien, 2009, p. 173) ; le touriste n’ayant qu’à suivre les indications, le cadre imposé, à se laisser téléguider en somme. Or, cette offre de services tout compris est souvent non seulement très pratique, mais aussi meilleure marché lorsque l’achat du séjour intervient en une seule fois à travers la réservation et la commande des vols, des navettes vers l’hôtel et de l’ensemble des dépenses du séjour sur place (Violier, 2007). Ce service intégral est calculé sur des moyennes de consommations lors des séjours et demeurent intéressant pour l’offreur. Des astuces sont désormais connues comme l’offre de services multiples que les consommateurs ne pourront pas tous utiliser, ni tous les jours. C’est le cas des offres en termes de restauration sous forme de « buffets à volonté » qui rapidement conduisent à des consommations si ce n’est restreintes en tous les cas beaucoup plus modestes que ne le laisserait supposer l’offre surabondante. Reste que, et c’est très souvent le cas aux Maldives, il est difficile aux clients de ne pas souscrire à cette offre tout compris. Les îles et parfois les îlots composants les Maldives sont si petits qu’un seul hôtel existe sans autre source d’approvisionnement notamment en termes alimentaires. Il serait quasi impossible en raison de l’isolement de certains îlots de pouvoir s’approvisionner par soi-même. S’offrir le restaurant chaque midi reviendrait à payer beaucoup plus cher au final. Que dire du transport des aliments par bateau ou hydravion… Le choix du service all inclusive est donc dans ce cas précis fortement conseillé. Là où le bât blesse, c’est lorsque ce service tout compris est organisé de telle manière qu’il restreint considérablement les possibilités pour les touristes consommateurs. Des éléments culturels interviennent ipso facto. Il n’est pas équivalent d’acheter un service all inclusive par exemple sur une île méditerranéenne et sur une île maldivienne. Les consommations d’alcool peuvent être presque totalement permanentes ici : certains touristes semblent n’être venus sur place que pour consommer de l’alcool du matin au soir… au matin. Cette même consommation d’alcool peut être concrètement restreinte à certains horaires et certaines boissons là (en l’occurrence « après 17h uniquement et jusqu’à une heure du matin », quelques cocktails à base de vodka, whisky, gin sur l’île Dhathuru) dans la mesure où la religion musulmane par exemple est omniprésente. Le petit test qui consiste à refuser systématiquement le service d’un nouveau verre après en avoir terminé un premier a mis à mal les serveurs qui semblaient supposer que tous les touristes (a fortiori tous les Français ?) buvaient plusieurs fois du vin et des alcools forts à chaque repas par exemple, et plus encore lors des soirées festives.

Surtout, les restrictions locales du mal nommé all inclusive peuvent considérablement orienter les manières de vivre un séjour. Notre expérience personnelle récente nous a confrontés à l’obligation de manger dans le même restaurant tout le temps du séjour, qui plus est toujours à la même table. Cette injonction forte a été très largement respectée par tous les autres touristes comme nous avons pu le constater de visu. Sur un séjour d’une dizaine de jours, donc concernant plus de trente repas, deux seules exceptions ont été observées : la célébration toute modeste de l’anniversaire de clients (en l’occurrence des enfants à chaque fois, l’un Hollandais et l’autre Indien). Alors, exceptionnellement, quelques tables ont été rapprochées, permettant d’avoir l’illusion d’un rassemblement de famille. Sinon, les touristes sont restés assis à la table qui leur a été désignée le premier jour, dès le premier repas.

En dehors de ces cas restreints de fêtes non improvisées puisque des gâteaux avaient été confectionnés pour l’occasion, le service de restauration engageait les clients avec un binôme de serveurs attitrés (en général, l’un étant plus ancien dans le métier, et l’autre, novice). Cette limitation dans le placement à table a entrainé différentes conséquences qui peuvent toutes être considérées comme profitables ou négatives suivant le « regard sociologique » porté (Hughes, 1996). Ainsi, avec la place octroyée, une vue, un panorama unique, est imposé aux touristes. Or, il n’est pas équivalent d’être placé près des présentoirs à desserts, aux entrées ou…  près des portes des cuisines, ni non plus d’être situé à l’extrémité de la salle où les passages sont limités plutôt qu’à l’entrée, avec un passage permanent. Suivant l’heure du repas, il n’est pas non plus équivalent d’avoir le soleil derrière soi ou face à soi, etc.

En outre, avec ce placement d’office, les voisins sont, ipso facto, imposés aux clients. Suivant, l’âge et les tranches de vie des touristes, la célébration d’un anniversaire de mariage en couple sans enfant, par exemple, peut allégrement se transformer en des repas entourés des enfants… des autres. La tranquillité escomptée ex ante se transforme vite en des repas pris dans une salle à manger bondée, bruyante… loin, très loin des repas en amoureux envisagés (variant les places, les restaurants, les services, les serveurs, etc.). Notre déformation professionnelle (respectivement de sociologue et psychologue) incite alors à l’observation active des comportements parentaux, notamment alimentaires, ou bien en termes de gestuelles, de politesse, etc. Ces regards permettent de scruter les différences culturelles ou sociales dans la gestion des besoins ou des désirs des enfants en fonction des genres, des nationalités, des âges aussi. Des parents peuvent, ainsi, être très directifs auprès des serveurs (tous masculins dans cette contrée musulmane) pour qu’ils répondent prestement au moindre désir des bambins, même les plus farfelus comme de commander des sodas en toute fin de repas (alors même que les réfrigérateurs des résidences sont abondamment achalandés dans ces boissons sucrés et pétillantes et que le bar permet de s’en procurer tout au long de la journée). La surconsommation de sodas (consommation, rappelons-le, illimitée en all inclusive) devient alors un spectacle désolant face à l’obésité parfois pathologique des enfants. D’autres parents peuvent laisser leur enfant crier, courir entre les tables, pleurer à gorge déployer debout sur leur chaise sans jamais intervenir, etc. Comment dans un tel cadre imposé s’ouvrir aux échanges avec des voisins de table que vous n’avez pas choisis ? Impossible en outre de venir manger accompagnés d’autres touristes rencontrés sur la plage par exemple ou bien lors d’une activité nautique. Le placement d’office fonctionne donc largement comme une injonction implicite : « les touristes doivent rester à la place qui leur incombe, sans jamais bouger ! »…

Plus insidieux, le placement d’office au restaurant peut restreindre fortement les velléités d’apprentissage de la langue autochtone, donc un rapprochement supposé avec les hôtes. Devant l’intérêt non feint de notre serveur le plus expérimenté à pouvoir améliorer son français, nos tentatives pour appréhender le Divehi (langue traditionnelle, mais l’anglais est systématique dans les centres touristiques) ont vite été étouffées dans l’œuf. Après la précision des termes comme « merci » ou « s’il vous plait » en Divehi, très rapidement, le serveur a profité de la relative rareté de la présence de Français sur l’île pour rectifier sa prononciation de termes utiles à tout serveur pour montrer la palette de ses compétences linguistiques. Les échanges au niveau des langues parlées ont fait long feu rapidement sans que le ou les serveurs ne s’en montrent chagrin… bien au contraire.

La relative inoccupation au cœur de la période de mousson humide n’a pas non plus permis des rapprochements supplémentaires avec les serveurs, les cuisiniers ou d’autres personnes de service. Loin d’être surchargés de travail (l’immense salle du restaurant principal n’a jamais été occupé au plus de son quart environ), les relations se sont bornées à des contacts utilitaires, minimum. Malgré nos habitudes quotidiennes comme la demande des clefs de la salle et des boules de billard (qui n’étaient donc pas à disposition !), le préposé aux clefs de la salle n’a pas une fois tenté d’entrer en contact plus avant avec nous. Et ce, alors même que nos compétences dans cette pratique étaient largement supérieures aux siennes que nous avons pu observer directement à travers les vitres. En effet, une seule fois, la salle de billard a été allumée en dehors des horaires, l’un des préposés aux clefs jouait tranquillement avec un autre de ses collègues. Lorsque nous lui avons demandé si nous pouvions jouer (il était près de 22h) il nous a opposé un refus net, sans négociation possible, refermant promptement la porte derrière lui.

Dans le même ordre d’idée, pour provoquer une relation plus amicale, en tous les cas moins fonctionnelle, je me suis permis d’inviter le second préposé aux clefs des salles de sports à jouer une partie de tennis de table avec moi. Il a accepté après hésitation avec plaisir, sans pouvoir cacher sa surprise, et nous avons passé un bon moment de complicité. Toutefois, là encore, cette initiative est restée sans suite, alors qu’il aurait pu avec profit bénéficier de mes compétences techniques bien supérieures aux siennes ou alors décider d’organiser un tournoi au cours de la semaine pour l’ensemble des clients, et ainsi créer une dynamique entre les touristes… qui jamais n’a été un objectif au cours de ce séjour. Rien de tout cela ! Tout s’est passé comme si loin d’être des animateurs, les personnels se contentaient d’ouvrir les portes de services (sportifs, alimentaires, etc.) sans jamais proposer autre chose que cet accès.

Un post-colonialisme euphémisé ou une cohabitation des nationalités ?

Recevoir, accueillir et servir des étrangers interoge forcément lorsque le pays hôte est une ancienne colonie. Les Maldives ont en ce sens une histoire riche et complexe à raison des différentes colonisations. Sans remonter très loin, les influences anglaises sont patentes. Sur l’îlot, près de l’hôtel qui progressivement étend son emprise sur la mer (avec des constructions sur pilotis), les seuls terrains de sport entretenus avec soin et une netteté toute britannique sont les deux terrains de tennis : ils sont clos par des grillages élevés, et leur accès n’est pas ouvert. Les terrains de volley ou de football sont moins entretenus et pourtant beaucoup plus utilisés par… les personnels de service lors de leur journée de temps libre hebdomadaire notamment. Jamais nous n’avons observé de touristes jouant sur ces espaces attitrés, preuve d’une part que l’offre all inclusive est largement sous-utilisée et que d’autre part les échanges mixtes entre touristes et hôtes ne sont pas valorisés. De la même manière trois grands billards quasiment neufs étaient à disposition. Cette offre au milieu de l’Océan Indien est sans doute, là encore, un héritage de la colonisation britannique. Mais les créneaux d’ouverture de la salle n’étaient absolument pas adaptés, et limitaient fortement ce qu’il convient d’appeler un service tout compris. La salle n’était ouverte sur demande qu’entre 8h00 et 18h00. Ces créneaux ne sont pas habituels pour la pratique du billard, largement nocturne en Occident. En outre, la climatisation était dissuasive lorsqu’elle affichait un décalage de 20 degrés avec la température ambiante, loin, très loin d’une atmosphère chaleureuse et décontractée comme un touriste européen pourrait l’entendre/attendre. Impossible de jouer sans apporter une petite laine pour se couvrir les épaules. Quand à déguster des boissons alcoolisées ou non pendant une partie, l’idée n’affleure pas les serveurs et organisateurs des services au sein de cet hôtel… ni même les clients, adaptés (soumis ?) qu’ils sont aux restrictions en termes de consommations alcoolisées et d’horaires des services proposés.

Les relations entre les touristes de nationalité différente sont donc largement restreintes par les placements dans les restaurants, dans les bungalows, et l’organisation même des services de loisirs, que cela soit à la table des restaurants, sur les terrains de sports ou sur les plages. Ainsi, sur les plages, l’intimité relative des touristes est largement valorisée. L’implantation des chambres tout au long de la côte permet facilement cet isolement. Les résidences n’ont pas de vis-à-vis et sont la plupart orientées face à la mer, quelques-unes offrent une vue sur le jardin intérieur de l’île, derrière lequel se trouve en retrait les habitations pour les personnels qui sont constituées pour l’essentiel de boxes exigus empilés sur plusieurs étages. La présence dense d’arbres d’essence variée sur toutes les plages donne une impression d’isolement, de tranquillité. Loin des plages bondées des destinations touristiques de masse, l’îlot des Maldives visité maintient ce sentiment privilégié d’avoir « la plage presque pour soi, seul ». Le plus souvent moins de quatre personnes nageaient en même temps sur chacune des côtes de l’île s’étendant sur plusieurs centaines de mètres. Ce sentiment d’isolement était renforcé par l’horizon presque vierge de terres, du moins pour l’une des côtes dont nous profitions (sans que nous sachions ce qui avait déterminé ce placement plutôt qu’un autre). Car, les deux autres côtes de l’île n’offraient pas le même horizon. L’une d’elle offrait un regard sur les nouveaux bungalows construits sur pilotis, soit une vraie vision de carte postale[7], imitant des villages de pêcheurs. L’autre cote était moins bien lotie avec une vue plongeante sur une digue protégeant les bateaux de la houle et permettant d’accoster plus aisément ; digue où était entreposée bon an mal an la réserve de sable, qui permettait de renflouer les plages sapées par les vagues au fil des marées.

La cohabitation sur le sable est, elle, strictement cadrée. Chaque bungalow possède ses sièges et ses bains de soleil, numérotés, installés devant chaque terrasse privative. Les touristes découvrent très rapidement cette organisation spatiale, limitant drastiquement les changements de place sur la plage, mais aussi les possibilités mêmes d’utiliser une chaise longue qui ne vous est pas destinée. Durant ce séjour, un touriste asiatique a profité allègrement d’un bain de soleil qui ne lui était pas attribué en propre. Il a fait, bruyamment, une sieste à l’ombre dans l’espace dévolu à nos voisins polonais. Rapidement, avec des regards complices, la riposte s’est organisée. Le mari est allé se baigner en passant ostensiblement devant le siesteur indélicat. Puis, l’épouse est allée déposer le matelas mousse dès que l’intrus a voulu se rafraichir dans la piscine en emportant sa serviette qui lui servait de matelas. À son retour, une serviette et un livre déposés par les voisins trônaient sur le bain de soleil. L’étranger à cette place n’a plus eu d’autres solutions que de quitter les lieux.

En guise de conclusion

L’organisation ne laisse, ainsi, rien au hasard. Les contraintes organisationnelles et la propreté irréprochable des plages, allées, salles, etc., quadrillent l’espace presque 24h sur 24h. J’ai voulu profiter de la douceur des températures la nuit pour me baigner. Moins de 3 minutes plus tard, un gardien me rappelaient les consignes : pas de baignades après la tombée du jour. Ce n’est pas la présence des requins bleus ou des raies inoffensives qui était en cause ; les touristes peuvent nager parmi eux toute la journée et même à l’approche de leurs repas, eux aussi organisés pour le plaisir des touristes. Un restaurant orchestre, ainsi, tous les soirs la nourriture des poissons et autres squales. Une affiche stipule les horaires à l’entrée du nouveau village construit sur pilotis. Des projecteurs sont fixés sur les terrasses de ces bungalows « pieds dans l’eau », avec des suites dites « océanes » (les plus proches, en effet, de l’océan indien et ses vagues brisées par des rochers disposés à dessein). La visibilité est parfaite, et l’attroupement à deux pas de l’entrée du restaurant est une invitation à peine voilée à venir manger dans ce restaurant au panorama unique et aux prix élevés.

Signalons une obligation de contrôle des services qui a occupé l’ensemble du séjour. À chaque consommation, en effet, le serveur demandait une signature attestant cette consommation. L’inscription en all-in ne changeait rien à l’affaire. Ainsi, nous avons dû signer au moins 5 ou 6 bons journaliers chiffrés à. Hauteur de… 0 dollar. Ce système permet de vérifier les consommations réelles en quantité, en qualité, et sont centralisées ensuite chaque jour, puis lors du départ et de l’éventuelle addition supplémentaire à acquitter. Cette organisation matérielle troublant quelque peu au départ les relations entre touristes et hôtes devenait progressivement un jeu entre eux. Les sourires échangés, les clins d’œil lorsqu’un bon n’avait pas été signé quelques heures auparavant renforçaient les possibles complicités entre personnes de cultures et d’habitudes de vie sans doute différente. Ce fut notamment le cas lors des contrôles de chaque consommation d’alcool, rappelons-le non tolérée pour les Maldiviens, du moins en public.

Au final, cette organisation particulière des services a conduit sans doute à des manifestations étranges. Ainsi, devant la difficulté à mobiliser les touristes en raison de la faible participation active des personnels à l’animation proprement dite, soirées dansantes et surtout les karaokés ont débouché sur des confrontations nationales. Nous avons pu ainsi observer la concurrence entre des candidats indiens versus des candidats chinois, ou des candidats chinois affrontant des candidatas hollandais. Les échanges étaient intéressants dans la mesure où les karaokés permettaient d’assister aux différences de sensibilités culturelles quant aux thèmes, aux sonorités et mélodies des chansons imités. Le DJ dont la programmation ne recevait aucun écho favorable dans la salle et la personne chargée de la soi-disant animation ont ainsi exprimé des tentatives de confrontations chauvines : « allez, il n’y a que des Chinois qui sont courageux ce soir ? », ou bien « seuls les Indiens et les Chinois dansent ? ». Tout se passait donc comme si en ne permettant pas facilement les échanges entre touristes, le service orchestrait une confrontation, symbolique, entre ces nationalités différentes présentes sur un espace aussi restreint qu’une île maldivienne…

Terminons ces prolégomènes d’analyses touristiques en soulignant que dans le cadre de leur service mais aussi en dehors les personnels maldiviens se sont montrés d’une grande professionnalité. Le dernier jour aux premiers soubresauts de tempête et d’inondation du bar principal, des serveurs qui n’étaient pas en service (ils ne portaient pas leur uniforme !) se sont précipités pour aider leurs collègues débordés par les entrées multiples d’eau de pluie à l’intérieur du bâtiment. Les contraintes météorologiques et insulaires aidant, ils n’avaient sans doute pas pu prendre le bateau pour rejoindre l’île capitale pour se détendre leur unique journée de repos hebdomadaire. Néanmoins, leur mobilisation active en cas d’urgence a été remarquable d’efficacité… pour le plus grand confort des touristes, assistant médusés au déchainement des éléments climatiques.

Références

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[1] Nom fictif de l’île, signifiant « voyage » en Divehi ou Dhivehi, langue traditionnelle des Maldives.

[2] Nom fictif de l’île, signifiant « voyage » en Divehi ou Dhivehi, langue traditionnelle des Maldives.

[3] http://alimata.fr/06-maldives Consulté le 27/08/14.

[4] Séjour cet été de 10 jours.

[5] Entendu dans un sens anthropologique large de gestion de soi et des autres.

[6] « All-in, All Inclusive: Formule de séjour incluant non seulement tous les repas mais aussi certaines dépenses sur place, comme les boissons et les snacks », N. Botez, « La transdisciplinarité et son rôle dans la dynamique de la terminologie touristique dans le  français contemporain ». Disponible sur http://www.ugb.ro/etc/etc2008no2/s43%20(2).pdf Consulté le 25/08/2014. Nous soulignons.

[7] Toutefois, un énorme pipeline trônait sur une grosse moitié de cette plage, il permet manifestement de renflouer en eau de mer le large bassin qui entoure les nouveaux bungalows sur pilotis. La gestion de l’eau, pas seulement de l’eau potable, occupe sans aucun doute une part importante de la gestion de cet espace touristique.

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Je suis sociologue, maître de conférences Habilité à Diriger des recherches en STAPS, Sociologie à l’université de Rennes 2, au sein de l’UFR APS. Lire la suite

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