Numéro alpha de La Peaulogie

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Résumé

Les rapports à la peau humaine ne sont ni linéaires ni unidimensionnels. Notamment parce que la peau n’est pas seulement un marqueur social positif. Les effractions en lien avec les activités quotidiennes (brûlures, coupures, écorchures, etc.) se doublent des affections et des accidents avec des séquelles durables à même la peau. La surface corporelle altérée peut devenir un véritable acteur de la vie des personnes concernées comme nous l’analysons depuis plusieurs années avec les infections ou les inflammations chroniques de type VIH ou Pemphigus (Héas et al., 2015). Il est classique et sans doute très insuffisant de distinguer comme nous avons pu le faire par le passé entre les marques corporelles volontaires et involontaires (Le Hénaff et al., 2007, Liotard, 2003). En effet, cette évocation-distinction impacte directement le paradigme théorique mobilisé ou non par le « regard sociologique » (Hughes, 1997). Qu’est-ce qui relève véritablement de la volonté d’un individu, a fortiori d’un groupe ? Surtout dans un contexte contemporain où les conceptions scientifiques du vivant sont totalement bouleversées. Par exemple, l’autonomie physiologique de l’être humain est, ainsi, largement battue en brèche depuis 15 ans au moins. Des virus, des bactéries, des champignons, etc., vivent en symbiose (ou non) autour, avec et à l’intérieur même des êtres humains (Enders, 2015 ; Preston, 2003). Cette part invisible de la vie, reconnue récemment comme primordiale et presque vertigineuse de complexité, n’est pas l’objet de ce numéro même si insidieusement elle y participe. Nous avons voulu poursuivre notre focalisation sur les marques corporelles tégumentaires visibles (Héas, Dargère, 2014 ; Dargère, Héas, 2015)… telles qu’elles peuvent être exprimées, verbalisées par les porteurs de ces marques mais aussi par celles et ceux qui les accompagnent, qui s’occupent d’eux (éducateurs, aidants, soignants). Car, les vies-expressions humaines mobilisent des symboliques à la fois corporelles et psychiques, largement enchevêtrées qui sont l’objet de ce numéro. In fine, les cicatrices naviguent entre « significations inconscientes, sociales, culturelles et individuelles » (Le Breton, 1995, 45). En raison de leur plus ou moins grande visibilité, les cicatrices participent des interactions quotidiennes. Les différentes contributions précisent quelques volets de cette importance cicatricielle dans la vie humaine. Les situations présentées sont variées : torture, blessure de guerre, maladie, accident, vieillesse, performance esthétique. Toutes revisitent l’antienne de la vulnérabilité humaine fondamentale. Les processus de valorisation versus de dégradation sont précisés que cela soit sous un regard médical, esthétique, philosophique, historique, sociologique… Chacun de nous peut se retrouver dans l’une ou plusieurs de ces contributions, en questionnant le souvenir expérientiel et finalement l’impact sur sa propre vie de telle ou telle cicatrice. Au-delà de la connaissance partagée, l’ambition de cette collection hétéroclite est de réfléchir à ses propres cicatrices… réelles et/ou symboliques.

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