Football malgache féminin : un exotisme genré ? Etude de cas d’une association locale

Résumé

La création d’une association féminine à Madagascar proposant, entre autres, du football, constitue-t-elle une rupture potentielle et, peut-être, significative des rapports de genre dans cette aire culturelle? Que peut-elle nous apprendre du fonctionnement local, des relations sociales, et notamment corporelles, malgaches? En effet, la pratique du football était jusqu’en 2000, date de création de l’association étudiée, largement l’apanage des hommes et des élèves. Cette bizarrerie exotique étonne d’autant plus lorsque les analyses sociologiques indiquent que cette pratique féminine demeure embryonnaire dans de nombreux pays occidentaux. Cet article tente de préciser cette apparente inversion culturelle en mettant en exergue trois phénomènes: d’une part l’interdépendance entre le contexte (social, politique, économique et culturel) et les paramètres individuels des femmes porteuses du projet associatif. D’autre part, les multiples formes de rapport de pouvoir entre hommes et femmes, mais aussi entre les femmes dans ce cadre malgache local. Pour conclure par l’analyse de la structure associative et les possibilités d’évolution du statut de chaque femme par son intermédiaire. Bibliogr., notes, rés. en anglais et en français.

Abstract

In Madagascar, adult female football exists at the embryonic stage, while it has only appeared recently in some Western countries, and is practiced by a minority in such countries. Such appearance of female football draws curiosity in an international context dominated by sports and politics, which promotes parity while largely maintaining male domination. Madagascar thus focuses on gender relations and resistance to body and cultural changes between men and women, but also between women.