Superstitions, cultures et sports, entre croyances et rationalisations. Le cas exploratoire d’une équipe féminine professionnelle de volleyball en France

Résumé

La superstition est présente à toutes les échelles de la société et paraît tolérée voire acceptée dans le monde sportif. Entre croire et douter, les rituels superstitieux posent la question de la rationalité, au même titre que certains rituels mobilisés dans des systèmes de croyances tels que les religions. Dans le monde sportif, la superstition semble d’ailleurs y occuper une fonction proche du rationnel, intervenant pour palier à l’incertitude des rencontres, des combats, etc. La littérature scientifique s’est largement attachée à définir les fonctions des rituels superstitieux, leurs liens avec l’anxiété et la performance ; le plus souvent par l’intermédiaire de questionnaires. Forts de ces constats, nous avons choisi d’étudier la superstition en tant que phénomène de culture et non comme seule résultante de l’environnement. L’objectif de cette recherche était de préciser l’influence respective de la culture nationale et des normes du groupe au sein d’une équipe sportive multiculturelle, dans le recours à la superstition. Cette étude de cas analyse l’attachement à ces croyances de l’ensemble des membres d’une équipe féminine professionnelle de volleyball (n=10). Nous avons formulé deux hypothèses : 1) l’éducation primaire influence le recours à la superstition (1.1) et le type de rituels adoptés (1.2), 2) les superstitions seraient adoptées par conformisme aux normes du groupe (2.1) et notamment en fonction des rituels validés ou légitimés par la leader (2.2). Pour cette étude, nous avons fait le choix de mixer les méthodes en les exploitant de manière complémentaire pour rendre compte de la complexité du phénomène superstitieux. Un questionnaire de superstition était utilisé pour quantifier et classifier les rituels des joueuses (Flanagan, 2013), un questionnaire de sociométrie permettait d’identifier les relations intragroupe et notamment le leader de l’équipe, tandis que les entretiens menés avec six joueuses avaient pour but de préciser l’influence de la culture nationale et d’expliciter les résultats des questionnaires. Les résultats montrent que la culture nationale est effectivement au centre des pratiques superstitieuses de ces joueuses. L’éducation et les valeurs transmises par la famille semblent notamment être à l’origine du rapport que chaque sportive entretient avec la superstition. Nous avons souligné l’existence de différences/tendances nationales quant aux types de rituels superstitieux adoptés par les joueuses, tandis qu’au sein de l’équipe étudiée, les comportements superstitieux ne sont pas partagés en rapport avec les affinités. Le travail d’analyse qualitative des rituels a permis de différencier trois figures ou profils superstitieux types qui correspondent à trois nationalités : Française, Américaine et Brésilienne. Il apparaît que la place accordée à la chance, aux routines et à la religion, par rapport aux autres rituels est significative d’un rapport spécifique à la superstition. Bien entendu, les résultats de cette étude exploratoire ne sont pas généralisables au vu de la taille de l’échantillon. Toutefois, ce travail soulève des perspectives intéressantes quant à la manière d’appréhender les phénomènes superstitieux en tant que chercheur mais aussi plus largement en tant que coach.

Catégorie : Étiquettes : , , , , , ,

Product Description

Informations complémentaires

colloque

auteur

,

annee

lieux

organisateur

ACAPS, UFR Staps Dijon

site-internet

http://blog.u-bourgogne.fr/acaps2017dijon/

Avis

Il n’y pas encore d’avis.

Be the first to review “Superstitions, cultures et sports, entre croyances et rationalisations. Le cas exploratoire d’une équipe féminine professionnelle de volleyball en France”

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Categories